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L’histoire du congoleur

5 février 2007 Thierry 0 Comments
Mon ami, Antoine DROIN, ancien Député au Grand Conseil genevois et ancien secrétaire général de Genève Tiers-Monde, est allé s’établir avec sa compagne au Togo pour poursuivre son aventure humaine et humanitaire. Antoine nous écrit des nouvelles de temps en temps lorsqu’il peut avoir accès à Internet.

Voici une histoire que je partage avec vous …


Sokodé, le 14 janvier 2007

Il était une fois, au hasardd’un village traversé, que nous découvrions un nouveau métier : Le «Gongoleur ». Presque aussi vieux métier du monde qu’un autre métier, il serapproche du sonneur de cloche genevois d’antan juché sur Saint-Pierre, saufque naturellement lui « gongole ».

Le sonneur donc, qui est endormi encette nuit du 12 décembre 1602 durant laquelle quelques voisins malintentionnés ont donné l’assaut d’une ville paisiblement endormie, estfinalement à l’origine malgré lui d’une coutume locale qui consiste à mettreles gros légumes dans une grosse marmite.

Etrange similitude avecnotre gongoleur togolais appelé à veiller sur un petit village qui résistetoujours et encore à l’envahisseur et qui gongole à qui mieux-mieux àl’approche d’une bête féroce ou d’un envahisseur voisin. Treize générationsplus tard le digne descendant gongoleur de père en fils nous rencontre audétour d’une piste et dit cette phrase d’anthologie qui restera marquée dansles mémoires : « Monsieur Droin je présume ? » Et d’ajouter «venezdans mon Royaume».

Assis sous le manguier à palabres nous nousdélectons du récit du gongoleur sur ses origines et son métier. Nousapprenons qu’au tout début du 17ème siècle un sonneur, communément nomméClémence le sot, exilé et genevois d’origine, arrive au Togo avec lesexplorateurs et que effarouché, le grand père du grand père de son grand père(etc.
jusqu’à treize générations) du dit gongoleur est à l’origined’une coutume locale qui consiste à mettre les explorateurs dans unegrosse marmite avant de les faires bouillir et le jeter sur la têtedes voisins envahisseurs mal intentionnés en chantant : « cequ’est laineux le maître des bas taillés»  (traduit par mes soins dela langue locale).

Pour la petite histoire ; Clémence le sot, lui, estdécédé le 14 juillet 1610 de ce que nous appelons aujourd’hui cancer et quiaurait eu pour origine les matériaux utilisés dans la fabricationdes marmites africaines et que les autochtones voulaient envoyer en Europepour des « flocages » . Ce triste événement est aujourd’hui commémoré dansune ville de Suisse par la fabrication de marmites en chocolat remplies degros légumes en massepain .

C’est fou ce que le monde est petit !


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