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De l’intérêt et de l’importance de l’insertion professionnelle – discours à l’occasion de l’assemblée générale de l’association des zones industrielles Meyrin – Satigny – Vernier

Vous le savez certainement, la ville de Vernier, tout comme la commune de Meyrin, est particulièrement engagée dans la lutte contre le chômage. Devrais-je dire dans la promotion de l’emploi pour le formuler de manière plus constructive, peut-être plus optimiste.

Pour ce faire, nous avons souhaité un autre développement de nos zones industrielles. Nous avons conçu une unité spécifiquement dédiée à l’insertion professionnelle, une délégation à l’emploi, dont le responsable est avec moi, Florian Kettenacker. Nous avons décidé dès 2003 d’imaginer de nouvelles mesures, d’innover, pour répondre à cet ambitieux défi de l’emploi.  Nous recevons ainsi quotidiennement personnes en recherche d’emploi de toute la ville de Vernier, soit plus de 500 personnes, jeunes et moins jeunes, pour les informer, les conseiller, les soutenir dans leurs démarches. Nous avons pris le pari d’aller plus loin, de ne pas nous contenter de travailler sur des projets et les compétences des individus. Notre ambition est de les rapprocher des entreprises, de les amener à vous, et inversement.

Soyez rassurés : il ne s’agit pas d’harceler les employeurs que vous êtes. Celles et ceux d’entre vous qui ont déjà eu l’occasion de collaborer avec nous le savent. J’aimerai simplement vous faire part d’une conviction qui est la mienne et qui ne cesse de se renforcer face au succès de nos actions : dans de bonnes conditions, les personnes en insertion, même fragiles, peuvent amener quelque chose de précieux à l’entreprise. Collaborer avec les structures d’insertion, ce n’est pas juste faire un geste envers autrui, avec des bonnes intentions, c’est s’ouvrir à une nouvelle logique d’entreprise, qui sait allier réalité économique et responsabilité sociale.

Dans la période économique actuelle, le doute semble être le maître mot. Vous êtes soumis à de nombreuses contraintes, structurelles, conjoncturelles. Envisager une telle collaboration représente forcément des efforts. Mais ce sont des efforts qui paient. Une entreprise qui gagne est une entreprise dans laquelle il règne un fort esprit d’équipe, un esprit d’appartenance. C’est une entreprise qui fédère autour d’un projet fort, d’une vision sociale forte.

Nous pouvons ensemble y contribuer.

Nous sommes une ville qui se soucie de l’emploi, parce que la réalité vécue par nos habitantes et nos habitants ne nous en laisse pas le choix. Les statistiques du chômage sont frappantes. Dans ce domaine, Vernier détient hélas le record genevois, voire Suisse dans certains quartiers avec près de 9.4 %. Lorsqu’on se rappelle que le taux suisse avoisine les 3.5 %, c’est énorme !

Les inégalités sociales ont souvent tendance à se cumuler, à se combiner. On remarque que sur notre territoire tous les indicateurs de précarité sont très élevés, qu’ils soient liés à la question financière, au logement ou encore à la famille. Au-delà des statistiques, nous la percevons au quotidien, dans l’accablement et la souffrance dont nous font part les personnes que nous rencontrons et que nous soutenons. Nous nous devions réagir. Une bonne manière de contribuer au changement, c’est de ne pas se résigner.

Nous sommes une ville qui se soucie de l’emploi parce que le dispositif cantonal, dans son état actuel, ne répond pas suffisamment aux besoins de la population concernée. Ce n’est pas un affront que de le constater – tout système à ses limites. L’Office Cantonal de l’Emploi est débordé par les demandes, les ressources dont il dispose sont limitées.

Nous sommes une ville qui se soucie de l’emploi, finalement, parce que nous sommes convaincus que l’échelon local est essentiel pour répondre à certaines problématiques sociales complexes. La problématique du chômage n’est pas qu’une « simple » absence d’emploi ou plus qu’un « simple » problème individuel. Elle est liée à de multiples facteurs tels que l’éducation, la famille, l’origine, la santé, l’économie. Elle soulève également de nombreuses questions, des questions de fond, sur les valeurs de notre société, sur la responsabilité, sur la solidarité, l’égalité.

Face à ces défis, nous avons choisi de nous centrer sur l’individu et sa relation au monde économique. De rapprocher les mondes en quelque sorte. Nous nous y employons avec vous. Cela me réjouit tout particulièrement et je tiens à vous en remercier.

Pour terminer, permettez-vous de vous adresser quelques mots en lien avec le thème de notre intervenante suivante. Les femmes aujourd’hui sont en voie d’atteindre un objectif majeur sur le marché du travail : celui de l’égalité de l’employabilité. Elles représentent près de la moitié de la population active, soit 46 %, alors qu’en 1970, elles n’atteignaient que 38,7 %.

Ce chiffre réjouissant cache pourtant une triste réalité. Nous traversons une époque de paradoxes et de contrastes pour les femmes et l’ensemble des salarié-e-s. Malgré une plus forte présence de femmes, quasi partiaire sur le marché du travail, les inégalités et les disparités entre femmes et hommes sont persistantes. Orientation scolaire, accès à des services de crèches, conciliation de la vie familiale et professionnelle, ce sont des enjeux importants pour les habitantes et les habitants comme pour l’économie genevoise.

Malgré une Constitution suisse, qui dans son article 8 al. 3 in fine prévoit que les hommes et les femmes ont droit à un salaire égal, l’une des inégalités les plus évidentes est incontestablement celle du salaire. Les femmes reçoivent en moyenne 27 % de moins que les hommes tous temps de travail confondus.

Le travail des femmes constitue un potentiel économique en développement. Les femmes ont gagné leur indépendance financière. Croyez-moi elles gagneront très vite celle de leur véritable implantation dans l’entreprise, dans l’administration, dans notre société. Elles sont une chance pour nous toutes et tous ! Saisissons-là !

Je vous remercie de votre attention.

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