Pour des raisons de sécurité, l’annonce de la venue de la conseillère fédérale était restée confidentielle. C’est seulement la veille que quelques membres d’associations ont été invités à venir s’entretenir avec Simonetta Sommaruga. «Chez vous en Suisse, c’est bien, on peut vous parler», s’est enthousiasmé un citoyen français qui s’apprête à lancer un projet de formation destiné aux habitants du quartier. La conseillère fédérale a également écouté Hawa, mère de famille d’origine somalienne, qui tenait à expliquer comment les mamans suivent des cours de français aux Libellules.

Pour Anne Nieva, présidente de la maison de quartier, une telle visite, «c’est flatteur. Cela montre que nous sommes sur la bonne voie. Ce que nous faisons n’est pas juste une utopie, les choses changent malgré la réputation du quartier.»

Sans doute la plus émue parmi les hôtes, Alexandra Pittet, en charge du volet social du projet de rénovation des Libellules, peinait à retenir ses larmes. «Je craignais que cette visite soit mal interprétée par la population. Or, pas du tout. C’est le signe qu’une relation de confiance s’est établie. Ces deux dernières années, beaucoup de choses ont changé.»

L.D.S.