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Réseau de solidarité entre aînés et isolés et désécurisés

5 octobre 2015 Thierry 0 Comments

Source: Tribune de Genève / Isabel Jan-Hess / Photo: Laurent Guiraud

Article de la Tribune de Genève sur le Réseau Séniors VernierCréé il y a trois ans, le Réseau Seniors a ramené près de 400 personnes de plus de 80 ans vers une vie sociale qu’ils avaient perdue

«C’est gentil de m’avoir appelée, ça me fait une causette!» A 87 ans, Martha ne tarit pas d’éloges sur le Réseau Seniors Vernier (RSV), mis en place par sa Commune pour lutter contre l’isolement des aînés. Plus particulièrement des 1400 résidents de plus de 80 ans. «Arlette et Veronica ont changé ma vie, assure la retraitée. Veuve depuis trois ans, je me déplace de plus en plus difficilement. Comme j’ai parfois des vertiges, je ne sortais plus, alors que j’adore marcher, à mon rythme bien sûr.»

Depuis deux ans, c’est avec une bénévole, retraitée elle aussi, que Martha sort régulièrement. Entre petites promenades avec son déambulateur, passages à la Poste ou dans un magasin, les journées de cette Verniolane ont bien changé. «On ne se voit pas tous les jours, mais on se parle au téléphone, parfois elle passe prendre le thé et on discute politique. J’aime beaucoup la politique.»

Difficile cap de la retraite

Martha, comme près de 400 personnes très âgées de cette commune de 35 000 habitants, bénéficie avec enthousiasme de ces échanges solidaires, instaurés par le service de la cohésion sociale en 2013. Un projet pilote, affichant un bilan plus que positif.
«Le risque d’isolement et de fragilisation apparaît fréquemment lors du passage à la retraite, constate Philippe Noverraz, délégué aux Seniors à Vernier. Le terme de l’activité professionnelle signe très souvent aussi la fin d’une vie sociale. Tout comme le décès d’un conjoint.»
Afin de remédier à cette fracture, Vernier a imaginé ce réseau solidaire reliant de jeunes retraités alertes et des personnes bien plus âgées. «Nous organisons chaque année des promotions civiques destinées aux personnes arrivant à l’AVS, détaille Veronica Neglia, responsable du RSV. Durant cette rencontre, nous leur présentons toutes les activités proposées sur la commune, dont le RSV.»
Vingt-quatre retraités dynamiques ont déjà choisi d’aller à la rencontre des plus isolés. «J’ai du temps, de l’énergie et l’envie de partager un peu de mes journées, raconte Josiane Janin. Je vais toutes les semaines chez une Hongroise merveilleuse et je me réjouis toujours de la voir. Nous allons au restaurant, elle évoque son parcours, son arrivée en Suisse et on se parle souvent au téléphone.»
Le temps que les bénévoles s’engagent à consacrer à leur «filleul» est d’une heure et demie par semaine. «Mais pour bien faire les choses et profiter de ces échanges, il faut compter au moins trois heures, souligne la bénévole. C’est un plaisir, pas une corvée, alors on ne compte pas son temps.» La palette des services rendus est très large et répond à des besoins personnels et parfois spécifiques. Entre accompagnements à un rendez-vous en transports publics, visites à l’hôpital, repas pris en commun, sorties culturelles ou petites aides administratives,toutes les démarches sont possibles. A voir ensuite si le bénévole y est disposé, mais rares sont les demandes refusées, soulignent les responsables du RSV.

L’état de santé s’améliore

Si certains des 550 aînés contactés ont refusé toute visite ou tout contact téléphonique, près de 400 ont choisi de profiter de cettepres tation gratuite. La plupart sont conquis. «On a clairement sorti ces personnes de leur isolement social, assure Philippe Noverraz. Des gens seuls, sans famille ni amis, coupés du monde, retrouvent enthousiasme et énergie. La réactivation d’un lien a aussi des effets bénéfiques sur lasanté des plus âgés.» Le RSV met également sur pied de petites actions comme des activités communautaires les weekends, l’organisation de repas entre voisins ou la célébration d’anniversaires.

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