Messieurs les Conseillers administratifs, chers collègues,
Madame la présidente du Conseil municipal,
Mesdames et Messieurs les Conseillers municipaux,
Monsieur le président et Monsieur le directeur général de l'Hospice Général,
Madame la directrice générale de la FSASD,
Mesdames et Messieur les responsables de services de la ville de Vernier
Chères et chers invités,
Je vous souhaite à toutes et à tous la bienvenue en ce nouveau Centre d'action sociale de Vernier. Ce bâtiment flambant neuf est destiné à offrir les meilleurs conditions de travail possibles à celles et ceux qui, chaque jour, viennent en aide aux plus précarisé-e-s et aux plus fragiles d'entre nous.
Dans ce magnifique édifice. Derrière ces murs immaculés, se jouent chaque jour des drames humains de celles et ceux que la société laisse trop souvent au bord du chemin.
Quoi de plus noble, dès lors, que d'offrir à celles et ceux qui en ont le plus besoin un endroit chaleureux et accueillant, hors des habituels lieux stigmatisant auxquels la société les habitue ?
C'est dans cet esprit que l’Hospice général, le Département de la Solidarité et de l'Emploi et la Ville de Vernier se sont associés pour bâtir ensemble ce nouveau centre d'action sociale, regroupant ainsi les antennes du Lignon et de Châtelaine.
Est-il ici nécessaire de préciser que, pour celles et ceux qui l'ignorent encore, nous nous trouvons dans la commune la plus précarisée du canton? A Vernier, le taux de chômage de certains quartiers est près de deux fois plus élevés que dans le reste du canton. A Vernier, un habitant sur 5 touche des prestations sociales cantonales ou communales. Le revenu médian, à Vernier, est de 66’000 francs par an. C'est le plus bas du canton de Genève. Dans une commune comme celle de Vandoeuvres, le revenu médian est le double !
Dans un récent rapport destiné à la Délégation du Conseil d'Etat à la politique urbaine de cohésion sociale, une analyse statistique détaillée de la précarité dans les 475 sous-secteurs composant le canton de Genève a montré que six des dix quartiers les plus défavorisés se trouvaient sur le territoire de Vernier.
Ces quelques chiffres n'ont comme but que de vous montrer à quel point la présence ici de l'Hospice général est pour nous une nécessité. Sans le filet social qui demeure encore dans notre pays et qui a été tant mis à mal par les révisions successives comme la dernière sur la Loi sur le chômage, combien de nos concitoyennes et concitoyens vivraient dans la misère la plus pénible ?
Même si nous souhaitons offrir, avec ce nouveau CAS, les conditions cadres à une prise en charge optimales des situations de détresse sociale, il reste que dans notre canton si riche, la misère humaine est encore trop souvent présente.
A Vernier comme ailleurs, l'Hospice général est sans cesse confronté à une pauvreté structurelle qu'il est difficile d'endiguer efficacement. En cause, notamment, la cherté des loyers et le coût de l'assurance maladie qui touchent tant la classe moyenne que les milieux populaires. Toujours aussi inacceptable : des salaires insuffisants pour subvenir aux besoins minimaux des familles.
Il est toujours aussi inadmissible que ces droits fondamentaux ? notamment le logement et la santé ? fonctionnent sur un mode aussi inégalitaire.
Panser les plaies de la société ? comme le fait avec engagement l'Hospice général ? c'est évidemment nécessaire. Mais cela ne suffit pas.
Chaque jour, en tant que magistrat de cette grande commune suburbaine qu'est Vernier (la deuxième du canton, la 13ème de Suisse), je suis confronté à des personnes expulsées de leur logement, à des enfants privés de restaurants scolaires, à des familles qui ne subsistent, au quotidien, que grâce à la récupération que mes services font auprès de l'association « Partage » de produits de première nécessité à la limite du consommable.
Comment est-il encore possible qu'à Genève, canton si riche et si prospère, tant de personnes restent sur le carreau avec tout juste de quoi subsister ? Comment accepter de voir s'élargir un peu plus chaque jour les mailles de notre déjà bien mince filet de protection sociale ?
L’orientation économique de notre canton est en question. Si l’Hospice général travaille avec les bénéficiaires à leur retour à l’autonomie et donc sur le profil des personnes à la recherche de travail, il est intéressant que le Canton se pose aussi la question de l’offre d’emplois et de sa structure économique. En effet, nous voyons de plus en plus de multinationales de la finance qui s’établissent à Genève avec leur personnel et n’offrant que rarement de véritables opportunités d’emploi.
Je suggère de développer les services à la personne et les métiers techniques en faisant la promotion et en donnant l’opportunité à celles et ceux qui sont sur le carreau aujourd’hui, d’avoir accès à une chance réelle de retour à l’emploi.
Ainsi, vous l'aurez compris. Vernier, comme les autres communes, ne peut pas mener seule le combat contre la précarité.
C'est pourquoi je me réjouis que nous figurions en tête de liste des secteurs concernés par le projet de loi du Conseil d'Etat sur la cohésion sociale en milieu urbain.
Il nous permettra de disposer rapidement de moyens supplémentaires de la part du canton pour agir concrètement, sur le terrain, au service des plus démuni, de lutter efficacement contre les inégalités toujours plus criantes dans notre canton.
Dans ce combat contre la précarité, le rôle de notre République et Canton de Genève est évidemment fondamental.
Mais, nous le voyons tous les jours, il n'est de loin pas suffisant. C'est pourquoi les communes mettent également en ?uvre des programmes d'actions visant à enrayer la précarisation, à soutenir les familles. Quelques exemples à Vernier : le service de la cohésion sociale, regroupant désormais les services de l'action sociale, de la jeunesse et de l'emploi, qui propose des programmes novateurs dans le domaine de l'insertion professionnelle, des engagements et des contacts avec les entreprises locales, un accompagnement individual de qualité.
Ce travail de terrain contre la précarité, au plus proche de la population, la Ville de Vernier ne peut ni ne souhaite le faire autrement qu'en réseau avec les différents partenaires impliqués dans l'action sociale tant individuelle que collective sur son territoire.
Je suis en effet convaincu que pour palier aux défauts d'un filet social dont les mailles ne cessent de s'agrandir, un travail coordonné entre des acteurs est plus que jamais nécessaire. Pour éviter l'épuisement des acteurs, le soutien moral et financier des collectivités publiques est là aussi indispensable.
Dans ce réseau, bien entendu, la place qu'occupe l'Hospice général est centrale. Cette vénérable institution ? la plus ancienne d'Europe dans ce domaine ? doit continuer à faire bénéficier à ses partenaires de son expérience et de ses compétences. Je l’invite à participer activement.
Il en va de même du travail social que dans la vie de tous les jours : c'est ensemble que nous sommes plus forts.
Aujourd'hui, je suis heureux et fier de pouvoir offrir à l'Hospice général, à ses collaboratrices et à ses collaborateurs, un cadre de travail qui lui permettra, en relation avec les autres acteurs de terrain, de réaliser au mieux les nobles missions qui sont les siennes. Je tiens à saluer et à remercier les assistantes et les assistants sociaux de leur engagement quotidien.
Je souhaite avant de conclure remercier l'ensemble des personnes qui ont contribué à cette réussite : les services techniques communaux, Mme Carole PENELAS, en particulier, M. Patrick CONCONI, les représentants de l'HG et du DES, les entreprises qui ont ?uvré durant ces travaux.
Antoine de St-Exupéry écrivait : « Pour ce qui est de l'avenir, il ne s'agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible ». Toutes et tous, ici, nous nous y engageons.
Nouveau centre d’action sociale à Vernier : mon intervention.
Monsieur le Conseiller d'Etat,
Messieurs les Conseillers administratifs, chers collègues,
Madame la présidente du Conseil municipal,
Mesdames et Messieurs les Conseillers municipaux,
Monsieur le président et Monsieur le directeur général de l'Hospice Général,
Madame la directrice générale de la FSASD,
Mesdames et Messieur les responsables de services de la ville de Vernier
Chères et chers invités,
Je vous souhaite à toutes et à tous la bienvenue en ce nouveau Centre d'action sociale de Vernier. Ce bâtiment flambant neuf est destiné à offrir les meilleurs conditions de travail possibles à celles et ceux qui, chaque jour, viennent en aide aux plus précarisé-e-s et aux plus fragiles d'entre nous.
Dans ce magnifique édifice. Derrière ces murs immaculés, se jouent chaque jour des drames humains de celles et ceux que la société laisse trop souvent au bord du chemin.
Quoi de plus noble, dès lors, que d'offrir à celles et ceux qui en ont le plus besoin un endroit chaleureux et accueillant, hors des habituels lieux stigmatisant auxquels la société les habitue ?
C'est dans cet esprit que l’Hospice général, le Département de la Solidarité et de l'Emploi et la Ville de Vernier se sont associés pour bâtir ensemble ce nouveau centre d'action sociale, regroupant ainsi les antennes du Lignon et de Châtelaine.
Est-il ici nécessaire de préciser que, pour celles et ceux qui l'ignorent encore, nous nous trouvons dans la commune la plus précarisée du canton? A Vernier, le taux de chômage de certains quartiers est près de deux fois plus élevés que dans le reste du canton. A Vernier, un habitant sur 5 touche des prestations sociales cantonales ou communales. Le revenu médian, à Vernier, est de 66’000 francs par an. C'est le plus bas du canton de Genève. Dans une commune comme celle de Vandoeuvres, le revenu médian est le double !
Dans un récent rapport destiné à la Délégation du Conseil d'Etat à la politique urbaine de cohésion sociale, une analyse statistique détaillée de la précarité dans les 475 sous-secteurs composant le canton de Genève a montré que six des dix quartiers les plus défavorisés se trouvaient sur le territoire de Vernier.
Ces quelques chiffres n'ont comme but que de vous montrer à quel point la présence ici de l'Hospice général est pour nous une nécessité. Sans le filet social qui demeure encore dans notre pays et qui a été tant mis à mal par les révisions successives comme la dernière sur la Loi sur le chômage, combien de nos concitoyennes et concitoyens vivraient dans la misère la plus pénible ?
Même si nous souhaitons offrir, avec ce nouveau CAS, les conditions cadres à une prise en charge optimales des situations de détresse sociale, il reste que dans notre canton si riche, la misère humaine est encore trop souvent présente.
A Vernier comme ailleurs, l'Hospice général est sans cesse confronté à une pauvreté structurelle qu'il est difficile d'endiguer efficacement. En cause, notamment, la cherté des loyers et le coût de l'assurance maladie qui touchent tant la classe moyenne que les milieux populaires. Toujours aussi inacceptable : des salaires insuffisants pour subvenir aux besoins minimaux des familles.
Il est toujours aussi inadmissible que ces droits fondamentaux ? notamment le logement et la santé ? fonctionnent sur un mode aussi inégalitaire.
Panser les plaies de la société ? comme le fait avec engagement l'Hospice général ? c'est évidemment nécessaire. Mais cela ne suffit pas.
Chaque jour, en tant que magistrat de cette grande commune suburbaine qu'est Vernier (la deuxième du canton, la 13ème de Suisse), je suis confronté à des personnes expulsées de leur logement, à des enfants privés de restaurants scolaires, à des familles qui ne subsistent, au quotidien, que grâce à la récupération que mes services font auprès de l'association « Partage » de produits de première nécessité à la limite du consommable.
Comment est-il encore possible qu'à Genève, canton si riche et si prospère, tant de personnes restent sur le carreau avec tout juste de quoi subsister ? Comment accepter de voir s'élargir un peu plus chaque jour les mailles de notre déjà bien mince filet de protection sociale ?
L’orientation économique de notre canton est en question. Si l’Hospice général travaille avec les bénéficiaires à leur retour à l’autonomie et donc sur le profil des personnes à la recherche de travail, il est intéressant que le Canton se pose aussi la question de l’offre d’emplois et de sa structure économique. En effet, nous voyons de plus en plus de multinationales de la finance qui s’établissent à Genève avec leur personnel et n’offrant que rarement de véritables opportunités d’emploi.
Je suggère de développer les services à la personne et les métiers techniques en faisant la promotion et en donnant l’opportunité à celles et ceux qui sont sur le carreau aujourd’hui, d’avoir accès à une chance réelle de retour à l’emploi.
Ainsi, vous l'aurez compris. Vernier, comme les autres communes, ne peut pas mener seule le combat contre la précarité.
C'est pourquoi je me réjouis que nous figurions en tête de liste des secteurs concernés par le projet de loi du Conseil d'Etat sur la cohésion sociale en milieu urbain.
Il nous permettra de disposer rapidement de moyens supplémentaires de la part du canton pour agir concrètement, sur le terrain, au service des plus démuni, de lutter efficacement contre les inégalités toujours plus criantes dans notre canton.
Dans ce combat contre la précarité, le rôle de notre République et Canton de Genève est évidemment fondamental.
Mais, nous le voyons tous les jours, il n'est de loin pas suffisant. C'est pourquoi les communes mettent également en ?uvre des programmes d'actions visant à enrayer la précarisation, à soutenir les familles. Quelques exemples à Vernier : le service de la cohésion sociale, regroupant désormais les services de l'action sociale, de la jeunesse et de l'emploi, qui propose des programmes novateurs dans le domaine de l'insertion professionnelle, des engagements et des contacts avec les entreprises locales, un accompagnement individual de qualité.
Ce travail de terrain contre la précarité, au plus proche de la population, la Ville de Vernier ne peut ni ne souhaite le faire autrement qu'en réseau avec les différents partenaires impliqués dans l'action sociale tant individuelle que collective sur son territoire.
Je suis en effet convaincu que pour palier aux défauts d'un filet social dont les mailles ne cessent de s'agrandir, un travail coordonné entre des acteurs est plus que jamais nécessaire. Pour éviter l'épuisement des acteurs, le soutien moral et financier des collectivités publiques est là aussi indispensable.
Dans ce réseau, bien entendu, la place qu'occupe l'Hospice général est centrale. Cette vénérable institution ? la plus ancienne d'Europe dans ce domaine ? doit continuer à faire bénéficier à ses partenaires de son expérience et de ses compétences. Je l’invite à participer activement.
Il en va de même du travail social que dans la vie de tous les jours : c'est ensemble que nous sommes plus forts.
Aujourd'hui, je suis heureux et fier de pouvoir offrir à l'Hospice général, à ses collaboratrices et à ses collaborateurs, un cadre de travail qui lui permettra, en relation avec les autres acteurs de terrain, de réaliser au mieux les nobles missions qui sont les siennes. Je tiens à saluer et à remercier les assistantes et les assistants sociaux de leur engagement quotidien.
Je souhaite avant de conclure remercier l'ensemble des personnes qui ont contribué à cette réussite : les services techniques communaux, Mme Carole PENELAS, en particulier, M. Patrick CONCONI, les représentants de l'HG et du DES, les entreprises qui ont ?uvré durant ces travaux.
Antoine de St-Exupéry écrivait : « Pour ce qui est de l'avenir, il ne s'agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible ». Toutes et tous, ici, nous nous y engageons.
Thierry APOTHELOZ, Maire de Vernier
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