Les chiffres viennent tout juste de sortir. Ils sont effrayants. Ils sont toutefois différents de ceux des organismes tels que Caritas et le Centre Social Protestant (CSP).
Selon le rapport de l’Office fédérale de la statistique (disponible ici), 580’000 personnes sont concernées par la pauvreté. Près d’un million de personnes, dans notre pays, sont menacés par la paupérisation. Pire, on estime à environ 250’000 personnes souffrant de privations matérielles importantes dans les principaux facteurs constitutifs du minimum vital. Seule note positive, le taux de pauvreté a diminué de 2% en 4 ans. Est-ce suffisant ? Bien sûr que non. La Suisse a largement les moyens d’éradiquer la pauvreté de ses habitants. Mais souhaite-t-elle vraiment se les donner ?
Car la précarité ne frappe pas aveuglément. Elle se concentre chez certaines parties de la population particulièrement vulnérables. Contrairement aux idées reçues sur la prétendue aisance financière des seniors, le rapport de l’OFS nous montre que le taux de précarité des personnes seules de plus de 65 ans, est supérieur à 25% de la population concernée. En d’autres termes, un senior seul sur quatre connaît une situation de misère critique. C’est la catégorie la plus touchée. Ce chiffre est d’autant plus préoccupant que le Conseil fédéral a décidé récemment de lancer une grande offensive sur les retraites (augmentation de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans et, surtout, nouvelle baisse du taux de conversion du deuxième pilier). Une fois de plus, nos autorités fédérales nagent à contre-courant du bon sens et risquent du coup de précariser encore plus la plus fragilisée des catégories de la population.
Autre chiffre préoccupant, celui des familles monoparentales, dont 22% sont directement concernées par la pauvreté. On sait tous combien il est difficile pour ces personnes – majoritairement des femmes élevant seules leurs enfants – de subvenir efficacement aux besoins de leur famille. Manque criant de place de garde, travail à temps partiel, difficultés à récupérer les pensions alimentaires dues sont autant d’éléments qui, naturellement, favorisent la paupérisation.
Que fait la Suisse pour remédier à cela ? Quelle est sa politique de la famille ? Quelle est sa vision d’avenir pour aider ces familles dont on sait depuis longtemps qu’elles constituent une population particulièrement fragile ? Je l’avais déjà dénoncé dans un article : notre pays et notre canton peinent à offrir une politique familiale digne de ce nom.
Et à Genève, où en sommes-nous ? La situation est ici, on le sait, particulièrement préoccupante. Plus de 30% d’augmentation des chiffres de l’aide en moins de quatre ans, quartiers dont près de 20% de la population touche des prestations sociales, explosions des demandes dans les services sociaux communaux. Nous ne sommes visiblement pas au bout de nos peines.
A Genève, la lutte contre la précarité sera un enjeu pour l’ensemble des partis pour la prochaine législature. La cohésion sociale de notre canton est à ce prix.
580’000 pauvres en Suisse. Et alors ?
Les chiffres viennent tout juste de sortir. Ils sont effrayants. Ils sont toutefois différents de ceux des organismes tels que Caritas et le Centre Social Protestant (CSP).
Selon le rapport de l’Office fédérale de la statistique (disponible ici), 580’000 personnes sont concernées par la pauvreté. Près d’un million de personnes, dans notre pays, sont menacés par la paupérisation. Pire, on estime à environ 250’000 personnes souffrant de privations matérielles importantes dans les principaux facteurs constitutifs du minimum vital. Seule note positive, le taux de pauvreté a diminué de 2% en 4 ans. Est-ce suffisant ? Bien sûr que non. La Suisse a largement les moyens d’éradiquer la pauvreté de ses habitants. Mais souhaite-t-elle vraiment se les donner ?
Car la précarité ne frappe pas aveuglément. Elle se concentre chez certaines parties de la population particulièrement vulnérables. Contrairement aux idées reçues sur la prétendue aisance financière des seniors, le rapport de l’OFS nous montre que le taux de précarité des personnes seules de plus de 65 ans, est supérieur à 25% de la population concernée. En d’autres termes, un senior seul sur quatre connaît une situation de misère critique. C’est la catégorie la plus touchée. Ce chiffre est d’autant plus préoccupant que le Conseil fédéral a décidé récemment de lancer une grande offensive sur les retraites (augmentation de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans et, surtout, nouvelle baisse du taux de conversion du deuxième pilier). Une fois de plus, nos autorités fédérales nagent à contre-courant du bon sens et risquent du coup de précariser encore plus la plus fragilisée des catégories de la population.
Autre chiffre préoccupant, celui des familles monoparentales, dont 22% sont directement concernées par la pauvreté. On sait tous combien il est difficile pour ces personnes – majoritairement des femmes élevant seules leurs enfants – de subvenir efficacement aux besoins de leur famille. Manque criant de place de garde, travail à temps partiel, difficultés à récupérer les pensions alimentaires dues sont autant d’éléments qui, naturellement, favorisent la paupérisation.
Que fait la Suisse pour remédier à cela ? Quelle est sa politique de la famille ? Quelle est sa vision d’avenir pour aider ces familles dont on sait depuis longtemps qu’elles constituent une population particulièrement fragile ? Je l’avais déjà dénoncé dans un article : notre pays et notre canton peinent à offrir une politique familiale digne de ce nom.
Et à Genève, où en sommes-nous ? La situation est ici, on le sait, particulièrement préoccupante. Plus de 30% d’augmentation des chiffres de l’aide en moins de quatre ans, quartiers dont près de 20% de la population touche des prestations sociales, explosions des demandes dans les services sociaux communaux. Nous ne sommes visiblement pas au bout de nos peines.
A Genève, la lutte contre la précarité sera un enjeu pour l’ensemble des partis pour la prochaine législature. La cohésion sociale de notre canton est à ce prix.
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